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3,80610/09/2016

Si les animaux à sacrifier sont chers dans un pays، peut-on envoyer l’argent dans un autre pays (où ils coûtent moins cher) ?

Question: 143611

Le prix d’un animal à sacrifier peut coûter chez nous jusqu’à 1200 rials, voire plus. Ce prix est élevé même pour celui qui a les moyens de le supporter. N’est-il pas préférable de remettre cette somme à des organisations qui envoient à l’extérieur des sacrifices d’un coût de 200 ou 300 rials pour que la somme puisse servir à l’achat de 3 sacrifices au lieu d’un seul selon le prix local ?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

En matière de sacrifice, la Sunna enseigne que le musulman le fasse dansson pays. Cela permet de réaliser de nombreux avantages et actes cultuels quiéchappent au musulman qui fait son sacrifice en dehors de son pays en utilisantle canal des associations caritatives auxquelles il remet de l’argent pourqu’elles fassent égorger les sacrifices dans un autre pays.

1.Cheikh al-Outhaymine(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : «A l’inverse, des gensdonnent de l’argent pour qu’on fasse des sacrifices en leur nom en d’autresendroits. Ce qui est une erreur. Certains remettent de l’argent àl’Organisation Islamique Internationale de Secours ou à d’autres organisationpour qu’elles fassent procéder à des sacrifices en d’autres lieux. Ce n’est pascomme ça qu’on fait le sacrifice. Celui-ci est un rituel que chaque personneconcernée doit observer dans son pays.

De par sa grâce, Allah le Puissant et Majestueux a réservé aux pèlerins desoffrandes sacrificielles à faire pour se rapprocher de Lui au cours des joursde la Fête comme Il a institué le Sacrifice au profit de ceux qui neparticipent pas au pèlerinage afin qu’ils s’associent aux pèlerins dans un desrituels observés pour Allah le Puissant et Majestueux : Nous avons désigné,à votre intention, les chameaux pour servir dans les rites sacrificiels. (Coran, 22 :36).

Si le sacrifice est envisagé pour ce dessin, nous disons à sonauteur : ne le fais pas en dehors de chez toi. Fais-le chez toi. Observece rituel. Envoyer de l’agent ailleurs pour qu’on le fasse pour toi estcontraire à la Sunna et fait perdre beaucoup d’avantages dont nous spécifionsce qui suit :

Premièrement, passer sous silence un des rites à observer pour Allah danston pays, à savoir le Sacrifice.

Deuxièmement, se priver de l’acte de rapprochement à Allah que constituel’égorgement de l’animal à sacrifier car c’est qui est institué est quel’auteur du sacrifice égorge l’animal de sa propre main. Pour les ulémas, s’ilne sait pas le faire, qu’il assiste à l’égorgement. Ce qu’il rate (quand l’actese fait à l’extérieur).

Troisièmement, tu rates la mention du nom d’Allah au moment de l’égorgementcar si le sacrifice est égorgé chez toi, c’est toi-même qui mentionnes le nomd’Allah sur lui. Allah a fait allusion à cet avantage en ces termes : À chaque communauté, Nous avons assigné un rite sacrificiel, afin queses membres invoquent le Nom de Dieu sur les bêtes prélevées sur le cheptelqu’Il leur a attribué.  (Coran, 22 :34). Quand ton sacrifice est envoyéloin de chez toi, tu ne peux pas savoir si on a mentionné le nom d’Allah aumoment de l’égorger ou pas. Ce qui te prive de la possibilité de le faire.

Quatrièmement, tu rates la possibilité d’en manger. Quand tu envoies tonsacrifice à la Bosnie Herzégovine, à la Tchétchénie, en Somalie et ailleurs,pourrez-vous en manger ? Non, tu ne pourras pas en manger. Or, Allah lePuissant et Majestueux a dit : Mangez-en vous-mêmes et donnez-en àmanger aux pauvres démunis.  (Coran, 22 :28) et : Vouspourrez vous nourrir de sa chair et en distribuer aux nécessiteux discrets etaux pauvres mendiants.  (Coran, 22 :36). Il commence par évoquer lefait de s’en nourrir. Ce qui a fait dire à certains ulémas musulmans qu’on al’obligation de manger de son sacrifice comme on a l’obligation d’en donner unepartie en aumône. Ce qu’on rate au cas où le sacrifice ne se fait pas dans lepays du sacrificateur.

Cinquièmement, tu rates la répartition requise. En effet, en matière desacrifice, on en mange, en offre et en dédie une partie à l’aumône. Quand larépartition est faite ailleurs, on ne sait pas si on en donne une partie enaumône aux pauvres ou en offre une partie à des riches ou à des gens qui nesont pas musulmans.

Sixièmement, tu prives tes compatriotes de profiter de ton sacrifice car tuaurais pu en offrir à tes compagnons et voisins. Tu aurais pu en donner enaumône aux pauvres de ton pays. Quand tu envoies le sacrifice à l’extérieur, turates tout cela.

Septièmement, tu ne peux pas savoir si le sacrifice sera égorgé de manièreparfaite ou, au contraire, imparfaite. Car l’égorgement peut précéder la prièreet se faire après les jours du Tashriq (11e12e et 13e jour). Il est possible en plus que l’égorgeurne mentionne pas le nom d’Allah. Tout cela est probable. Quand l’égorgement sefait chez toi, tu le fais comme tu veux et de la manière la plus parfaite.

Voilà pourquoi nous te conseillons de ne pas donner de l’argent pour qu’onfasse ton sacrifice hors de ton pays. Fais-le chez toi. Nous conseillons enplus à celui qui possède un surplus d’argent d’en donner en aumône à ses frèresnécessiteux dans un pays musulman quelconque. Que le sacrifice se fasse enl’absence de l’exagération et du laxisme. » Al-liqaaach-chahri, liqaa n°26.

2.Cheikh Salih al-Fawzan (Puisse Allah le protéger) a dit : «ÔMusulmans ! Le sacrifice repose sur une forte recommandation de la Sunna.Il concerne celui qui en a les moyens et se fait au domicile. Les familles enmangent chez elles, en offrent à leurs voisins et en donnent une partie enaumône aux pauvres de leur entourage.

Quant à la pratique innovée par certains qui consiste à en remettre le prixà des associations caritatives qui fassent égorger les sacrifices à l’étrangerloin de chez l’auteur du sacrifice, cette pratique-là est contraire à la Sunna.C’est une modification de l’acte cultuel qu’il faut cesser et faire égorger lessacrifices chez leurs auteurs donc dans leurs pays. C’est ainsi qu’on seconforme à la Sunna appliquée par les Musulmans depuis le temps du Messagerd’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) jusqu’à l’apparition de cettefaçon de faire. Je crains qu’elle soit une innovation. Le Prophète (Bénédictionet salut soient sur lui) a dit : Quiconque introduit dans notre ordre unepratique qui lui est étrangère la verra rejeter.  Il (le Prophète) a ditencore : Méfiez-vous des pratiques inventées car elles constituent desinnovations. Or l’innovation est une aberration. 

Si quelqu’un veut faire une aumône au profit des nécessiteux, la porte del’aumône est largement ouverte. Il n’est pas permis de modifier un acte cultuelsous prétexte d’y inclure une aumône. Le Très-haut a dit : Prenez ce quele Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. CraignezDieu, car Il est Terrible quand Il sévit ! (Coran, 59:7). La revue Daawa, vol. 1878 du27/11/1423 H.

Quand le prix du sacrifice est élevé, que le riche s’en charge. Ilremportera auprès d’Allah Très-Haut une récompense proportionnelle à sadépense. Quant au pauvre incapable de se procurer le prix d’un sacrifice, iln’a pas à s’en occuper car Allah n’impose à aucune âme ce qui dépasse sacapacité.

Quant à celui qui veut faire des aumônes au profit de ses frères musulmans,qu’il leur donne ce qu’il lui plaît de donner. Quant au sacrifice, qu’il ne lefasse que dans son pays.

Allah le sait mieux.

Source

Islam Q&A

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