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Le jugement du fait de tirer un bon augure du Coran

Question: 145596

Au lieu de faire la prière de consultance, certaines personnes choisissent au hasard des extraits du saint Coran et se mettent ensuite à chercher une chose dans la page visée pour y déceler un signe devant peser sur leur décision. Voici un exemple: une fille mariée vient vivre avec ses père et mère car son mari ne respecte pas ses droits. Elle veut même obtenir le divorce. Sa mère ouvre le Coran et tombe sur l’histoire de Moise (psl) et sa mère qui s’entend dire de jeter son fils à la mer en cas de crainte ( de le voir tuer). La mère en déduit que sa fille doit rejoindre son mari. Pouvez vous expliquer cette affaire?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

La prière de consultancerepose sur une sunna vérifiée reçue du Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui). Le bon augure tiré du Corancomme vous l’avez indiqué ne peut pas en tenir lieu. Pire, cet usage du Coranest interdit selon un groupe d’ulémas puisqu’il s’assimile à l’usage de flèchesde divination.

Al-Qarafi(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: « A propos dela recherche interdite d’une source du bonaugure, al-Tartouchi dit dans son commentaire quetirer un bon augure du Coran , la divination à l’aidedu sable, le jeu de hasard, la frappe du blé constituent tous des pratiquesinterdites car elles s’assimilent de l’usage des flèchesde divination. Celles-ci consistaient en desbouts de bois qui, à l’époque antéislamique, portaient soit fais, soit nefais pas , ou restaient sans écriture. On tiraitau sort un bout de bois. S’il portait fais, onse mettait à faire ce qu’on voulait réaliser.Si le bout de bois tiré portait ne fais pas on se détournait de sonprojet et le jugeait mauvais.

Quand le bout de boistiré ne portait rien, on recommençait l’opération. C’est une manière d’utiliserces bouts de bois pour percer le mystère afin d’y découvrir son destin. Ils’agit de chercher sa chance, de savoir ce qui est bon ou mauvais pour soi.Celui qui fait la même recherche avec l’usage du Coran ou d’un autre moyen estanimé de la même croyance car s’il tombe sur un bon signe, il agit enconséquence et s’il tombe sur un mauvais signe , illévite de faire. Ce n’est rien d’autre que la consultance païenne de symbolesque le Coran a interdite.» Extrait d’al-Fourouq,4/240.

Al-Nafrawia dit: « Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) aimait le bonaugure, toute chose de nature à rassurer comme un bon mot. On trouve dans unhadith authentique: «Pas de mauvais augure à tirer de l’envold’un oiseau. Le bon présage est à retenir. Onlui dit alors, Messager d’Allah! Qu’est-ce qui est un bon augure?- Un bon motentendu par l’un d’entre vous. Selon une autre version: le bon augure luiplaisait. Une autre version dit: J’aime l’agréable présage. En voici unexemple: quand quelqu’un sort de chez lui pour voyager ou se rendre au chevet d’unmalade et entend par coïncidence quelqu’un crier: ô sain! ouô triomphant! ou ôbien portant!

Cependant, si on suscitede telles réactions pour s’en inspirer afin de décider ,cela n’est pas permis car on s’assimile aux usagers des symboles interdits employésà l’époque antéislamique dans le cadre de leurs pratiques hasardeuses.

Fait parti des pratiquesinterdites l’usage divinatoire du Coran car il s’assimile à l’emploi desflèches de divination et parce que le résultat peut être contraire à la volontéde l’usager, ce qui pourrait l’amener à tirer un mauvais augure du Coran.

Si quelqu’un veut faireune chose et entend quelque chose qui ne lui plait pas, qu’il ne se détournepas de son projet et qu’il dise: Monseigneur! Ne peut apporter le bien que Toi.Ne peut apporterou repousser le mal queToi.» Extrait de al-Fawakih al-Dawani, 2/342.

Cheikh al-Islam, Ibn Taymiyyah (PuisseAllah lui accorder Sa miséricorde) a été interrogé à propos de l’usagedivinatoire du Coran. Voici sa réponse: «Quant au fait de tirer un bon auguredu Coran, rien le concernant n’a été rapporté des ancêtres pieux. Les dernièresgénérations (d’ulémas) ont engagé une controverse sur la question. Al-Quadi Abou Ya’alaa a évoquéladite controverse. Il a mentionné qu’Ibn Battah l’afait et que d’autres l’ont réprouvé.

Cet usage du Coran n’arien à voir avec le bon augure cher au messager d’Allah (Bénédiction et salutsoient sur lui). Certes, il aimait le bon augure et réprouvait le mauvaisprésage. Le bon augure qu’il aimait consiste à se résoudre à faire une chose encomptant sur Allah et à entendre ensuite un bonmot qui rassure. Par exemple un mot comme: ô toi qui vas réussir! Ôtoi qui vas connaître le bonheur! Ô toi, l’heureux! Ô toi le victorieux!, etc.

C’est dans ce sens qu’ilrencontra au cours de son émigration un homme et lui demanda son nom.L’interrogé lui répondit qu’il s’appelait Yazid ( développement, croissance). (Tout contenant), le Prophètedit à Abou Baker ( en guise de commentaire): Notreprojet va se développer. Quant au mauvais présage, il consiste à se résoudre àfaire une chose en comptant sur Allah et à entendre ensuite un mot désagréablecomme : ça ne va pas marcher ou ça ne va pasréussir», etc. et à en tirer un mauvais présage de sorte à abandonne sonprojet.

Il est interdit d’agirde cette manière d’après un hadith authentique rapporté par Muawiaibn al-Hakam as-Soulami quidéclare avoir dit: Ô Messager d’Allah! Il y a parmi nous des gensprompts à tirer un mauvais présage… Il dit: C’est un sentiment qu’on éprouve(naturellement) mais ne le laisse pas vous détourner(de vos projets). Aussile Prophète (Bénédiction et salut soient surlui) interdit il au fidèle serviteur de se laisser détourner de ses projets parle mauvais présage.

Dans son amour du bonaugure comme dans son rejet de se fier au mauvais présage, le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) se décidait sur la base de sa confianceen Allah et agissant en usant des moyens établis par Allah. Le bon augurequ’une situation lui inspirait ne constituait pas un facteur déterminant ou unmotif d’entreprendre, et le mauvais présage ne l’empêchait pas de faire.

Ces facteurs nedéterminent que des gens assimilables à ceux de l’époque antéislamique qui sedécidaient en fonction des indications des flèches de divination. Or Allah ainterdit à deux endroits de Son livre l’usage de ces flèches. Les gensde l’époque susmentionnée avaient l’habitude,chaque fois qu’ils projetaient une affaire de procéder à une opérationdivinatoire à l’aide soit de flèches , soit decailloux , soit d’autres objets. Les troisinstruments utilisés portaient l’un la mention bon, l’autre la mentionmauvais tandis que le troisième était laissé vide.

Quand le tirage au sortaffichait le premier, ils exécutaient leur projet et quand il affichait ledeuxième, ils s’en abstenaient et quand il affichait le troisième, ilsrecommençaient l’opération. Toutes les espèces de divination assimilables àcette pratique comme celles qui se font avec usage de flèches, de cailloux, dublé, d’un tableau, du papier portant des lettres de l’alphabet ou des vers oud’autres choses allant dans le sens de l’indication de ce qu’on doit choisir defaire ou de ne pas faire. Tout cela est interdit parce qu’assimilable à l’usagedes flèchesde divination. Ce que la Sunnapréconise c’est de consulter le Créateur, de se concerter avec son semblable etd’user des arguments religieux qui indiquent ce qu’Allah aime et ce qu’ilréprouve et interdit.

Les pratiques enquestion visent tantôt à savoir si ce qu’on projette de faire est bon ou pas,tantôt à savoir si ce qui est bon dans le passé ou dans le futur. Or tout celan’est pas institué. Allah le Transcendant et Très Haut le sait mieux.» Extraitde madjmou’ al-fatawa,23/66.

Il en ressort clairementque le fait de tirer un bon augure d’un extrait du Coran qui nous tombe sousles yeux dès son ouverture et vouloir ensuite se déterminer en fonction de celaest assimilable à l’usage des flèches de divination. C’est tout le contraire dubon augure qui apparaît immédiatement après qu’on s’est engagé dans uneopération. C’est le cas quand on entend un bon mot incidemment.

Ce qui est dit à proposde l’épouse à laquelle on ne donne pas ses droits prouve l’invalidité de laméthode mentionnée. En effet, on pourrait rétorquer que le verset indique qu’ondoit opter pour la séparation et l’éloignement même quand ils peuvent avoir desconséquences redoutables à l’instar dela mère de Moise qui, bien qu’ayant jeté son bébé à la mer , eutuneissuefavorable.

Ce qu’il faut faire dansle cas présent , c’est d’examiner le problème, de voirses causes et moyens religieux de traitement comme la dispense de bons conseilset le recours aux services de deux arbitres issus desfamilles des époux, etc.

Allah le sait mieux.

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