Louanges àAllah
Premièrement, si les cadeaux offerts par l'époux à sonépouse, y compris la bague des fiançailles, ne sont pas considérés comme partieintégrante de la dot, il est permis à l'époux de les reprendre et de les exigeren cas de divorce pour une cause imputable à l'épouse. Voilà l'avis le mieuxsoutenu de ceux émis par les jurisconsultes. Il est adopté par les Malékitesselon une version. C'est aussi le choix de Cheikh al-islam,Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) qu'il attribue à l'imam Ahmad (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde).
Les Hanafites, et les Malékites, dans une autre version,et les Chafiites soutiennent que le fiancé peutreprendre son cadeau resté tel quel , même après ladissolution du mariage par l'un quelconque des fiancés. Voir al-Fatawas al koubra,5/472; ach-charh as-saghir,2/348; ad-dural-moukhtar avec les annotations marginales d'IbnAbidine,3/153; Touhfatal-mouhtadj,7/421 ; charhmountaha al-iraadat,3/24.
En principe , il est interdit de revenir sur un cadeau ouun don compte tenu dece qui a étérapporté dans le sens la stigmatisation et de l'interdiction d'un tel acte commece hadith rapporté par Abou Daoud,3539 et at.-Tirmidhi,2132 et an-Nassai, 3690et par Ibn Madja,2377 d'après Ibn Omar et Ibn Abbasselon lesquels le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui ) a dit: Iln'est pas permis à un homme de donner un cadeau ou un don et d'y revenir àl'exception d'un père avec son fils. Celui qui fait une donation et la reprendest comme un chien qui , après s'être rassasié, vomitpuis revient manger sa vomissure. Le hadith est jugé authentique par al-Albani dans Sahihi Abi Dawoud.
Il y a cependant une exception qui consiste dans le donconsenti pour une contrepartie comme ce qui est donné pour le mariage car iln'est pas purement désintéressé. Si la contrepartie n'est pas obtenue, il estpermis au donneur de récupérer son don.
Cela étant, si vous aviez offert cette bague à votrefiancée et si ensuite , il y a eu divorce dû à unecause qui lui est imputable, comme si elle en prend l'initiative, ou siintervient un facteur empêchant la cohabitation avec elle, comme la négligencede la prière, vous auriez le droit de récupérer les cadeaux que vous lui auriezfaits.
Si vous ne lui aviez pas donné la bague à titre de cadeaumais plutôt comme un prêt à restituer après la cérémonie, si elle le confirme,elle doit vous la rendre. Si elle conteste votre affirmation, on retient votredéclaration assortie d'un serment. C'est àdire que vous jurerez que vous n'aviez voulu que lui prêter la bague.
Dans le commentaire d'Ibn Abidine,5/710, on lit: Un homme acheta des bijoux, les remit à safemme qui les utilisa. A sa mort, une divergence de vues opposa son mari à sesautres héritiers à propos de la question de savoir si les bijoux étaient prêtésou donnés. Dans ce cas, c'est la déclaration du mai qu'il faut retenir, pourvuqu'il jure qu'il n'avait fait que prêter les bijoux car il conteste les avoiroffert à sa femme . Voir al-fatwasal-hindiyya,4/399.
Parmi les règles citées par les jurisconsultes figurecelle-ci: « Si le receveur se dispute avec le donneur à propos du motif del'acte, c'est l'affirmation du donneur qui l'emporte.«Ceci a été mentionné par az-Zarkachi (Puisse Allahlui accorder Sa miséricorde) dans al-Manthourfi al-qawaid,1/145. Ilen a donné cet exemple: Si un homme remettait à sa femme des dirham et luidisait: c'est une partie de la dot et qu'elle rétorquait: c'est plutôt un don,c'est la déclaration du donneur qu'il faudra retenir.(Rapportédes condisciples par ar-Rafi'idans kitab as-Soulh).L'auteur de kitab as-sadaqdit: si une divergence opposait des époux à propos de la perception d'unesomme d'argent et que l'époux dit: jete l'ai donné comme une dot et que l'épouse dit: tu me l'as donnécomme un cadeau, c'est la déclaration de l'époux qu'il faudra retenir,quitte à ce qu'il le jure. Si tu jures que tu n' a faitque lui prêter la bague, elle devra vous la rendre.
Allah le sait mieux.